Le
syndrome du dictateur. Le stratagème. Sous l’emprise d’une menace latente occasionnant tension
et frayeur, tout membre d’une communauté tendra toujours à se rallier à
l’autorité la plus despote, celle ayant recommandé les mesures les plus fermes
et les plus sévères, sans égard aux conséquences à long terme. Cette irritabilité sociale est plus importante à
l’automne qu’à tout autre moment de l’année, qui est aussi le moment où culminent
la plupart des crises importantes dans le monde. Dès que ces tendances furent connues, il ne
restait plus à un gouvernement qu’à être restrictif en surfant sur les
crises. Guerre, crise économique, révolte, terrorisme, épidémie, toute crise
suffisamment importante pour engendrer une nervosité sociale engage ce
mécanisme. Grâce aux médias, toutes les crises de la planète se
produisent dans notre cour. En
donnant beaucoup d’espace et d’attention aux crimes extrêmes, en répétant
fréquemment, en sélectionnant des crimes impliquant des victimes plus
vulnérables ou des criminels plus invincibles et en démontrant un pessimisme
rampant à propos du système de justice, les médias offrent une perception
tordue de la société et jouent sur un équilibre délicat de la perception
publique sur son propre environnement, instaurant dans la société un climat de
peur conduisant mêmes les préférences des choix de politiques publiques sur le
crime. Selon Michael O’Connell, un chercheur irlandais qui a tenté de répondre
à ces questions en 1999, bien que l’Irlande possède un taux de criminalité
relativement bas à cause du traitement médiatique tendancieux, les Irlandais se
perçoivent eux-mêmes au coeur d’une crise de la criminalité. Exit le
sens critique. Muni d’une vérité de pacotille qui ne dépasse pas celle des
sondages et de la richesse des commanditaires, sous la férule d’un chef de
pupitre menant les claques pour sa cohorte toute nouvelle d’ex-politiciens, avocats,
policiers et autres collaborateurs tout acabit, ils sont devenus des
spécialistes à montrer l’odieux des uns et le professionnalisme des autres sous
toutes les coutures, tous les angles avec toute la gamme d’émotions, distillant
longuement le venin. La médiatisation criarde des évènements diffusés en boucle
24 heures sur 24, parsemés d’éditoriaux extrémistes sur la base d’anecdotes,
entraîne une charge émotive d’insécurité dans la population qui redirige son
choix de gouvernance en fonction d’un encadrement plus ferme. Les évènements L’effet physiologique conditionnant cette frayeur est
déterminant dans les 20 jours et son action persiste plusieurs semaines. L’art
du métier consiste à planifier l’élection au plus près de cette crête
d’évènements et entre-temps de démontrer une main de fer, tout en encourageant un
crescendo de frayeurs grâce aux médias. Il y a des crises générales et d’autres locales. Il y a
des crises qui se produisent au hasard et d’autres qui n’en sont pas. Ils possèdent
une préconnaissance des crises à venir. Pour ceux qui ont soif du pouvoir et ils
sont nombreux, attendre la vague n’est pas suffisant. Lorsqu’elle n’arrive pas,
ils la créent. Une controverse sociale est montée en épingle et portée sur tous les
écrans. Toujours sous le drapeau des droits et de la société de justice, le
gouvernement réagit par l’élaboration d’une loi restrictive qui crée de
l’insatisfaction dans une frange en marge de la population qui engage aussitôt des
protestations et des manifestations. Naturellement, l’opposition parlementaire qui
s’insurge des méthodes draconiennes, prend une position diamétralement opposée
à celle de la gouvernance, et se retrouve ainsi coincée dans une position paradoxale,
à mi-chemin entre la paix sociale et le support aux opposants du pouvoir.
S’ensuit une série de provocations par des gestes et des clichés jetés à la
volée qui exacerbent la situation, avant que les injonctions, lois ou ultimatums
ajoutent à l’insulte et provoquent une lourde confrontation avec sang et prison, le tout dans un portrait
présenté par des commentateurs médias au ton solennel et au souffle court. Personne
d’autre n’existe. Dès que cet arc-boutement de la population est en place et
que les griffes sont sorties, la polarisation est complète et divise la société
de haut en bas. Il n’y a plus que le parti et les opposants du parti. Le syndrome
du dictateur se sert des peurs inhérentes à notre nature même. Le Québec Tout y
est. C’est la même histoire adaptée à la saveur du moment, les mêmes acteurs
dramatiques, le même lancement de méga projets, le même bradage des ressources,
les mêmes accointances à saveur mafieuse, le même patronage éhonté, les mêmes
amis et associations d’amis, les mêmes controverses sociale divisant
inutilement la population, les mêmes créations de commission d’enquête bidon
qui n’en finissent plus de finir, les mêmes lois restrictives, les mêmes
manifestations, la même contention sociale, les mêmes violences, le même sang,
les mêmes prisons, bientôt les mêmes morts d’hommes, la même armée et le même
résultat d’élection que partout ailleurs.
Vous croyez que c’est différent ailleurs? Vous vous
trompez.
Serons-nous
surpris de constater que la période des présidentielles Françaises de 2012 a eu
lieu à peine un mois après la cavalcade du tueur toulousain Mohammed Merah. C’est
comme ça partout dans le monde! Je pourrais en ajouter des dizaines. Et je redoute
en trouver des milliers. Un
stratagème. Un plan vicieux qui se dessine de la même façon chaque fois que l’establishment
place ses marionnettes au pouvoir. Ils sèment la zizanie dans le peuple pendant
qu’ils se repaissent et se partagent le bien de tous. Êtes-vous
à même maintenant de réaliser les raisons pour lesquelles quantité de pays qui
comme le Canada, ont modifié le calendrier des élections pour les placer à date
fixe à l’automne? Ou encore la quantité d’élections présidentielles, fédérales,
provinciales, communales, municipales, qui ont eu lieu dans le monde dans les
semaines suivant les attaques du 11 septembre 2001 et qui se sont retrouvées propulsées
dans les mains d’une gouvernance restrictive? Comme les
élections se répètent généralement aux quatre ans, tout ce qui s’est fait élire
à l'automne 2001 devait se faire rafraîchir en 2004 pour conserver l’initiative
de la droite dans le monde. C’est précisément
ce qui s’est produit le 7 novembre 2004, alors que les troupes américaines
lançaient un assaut majeur sur la ville de Fallujah en Irak, cinq jours après
que George W. Bush ait été réélu au pouvoir et que le Néerlandais Theo Van Gogh
ait été assassiné, un évènement qui fut alors présenté comme un complot
terroriste. En 2008,
ce fut la crise financière qui servit ce même usage de catalyseur. Perspective Le premier
ministre John James Charest n’a jamais voulu résoudre la crise des étudiants.
Il ne souhaite pas museler la crise étudiante par des lois, il souhaite au
contraire provoquer une véritable crise avec violence qu’il utilisera pour
enserrer le peuple du Québec dans un carcan de lois et peinturer l’opposition
dans le coin, en se garantissant encore les deux mains sur le volant, qui
viennent de fait avec un mors dans la bouche. Le parti québécois
possède une structure interne plus difficile à corrompre et ce fut un soulagement
de constater que c’était le seul parti qui n’avait jamais participé à ce crime.
C’est pour cette raison que le Parti Québécois représente un grave danger à
l’hégémonie recherchée. De façon
à profiter de cet effet au maximum, les tenanciers de la stratégie se sont manufacturé
un poteau de support, un parti centriste offrant une position à mi-chemin entre
le despotisme libéral et l’anti pouvoir du Parti Québécois. La CAQ, qui est
sous l’emprise de ces mêmes tenanciers de la piastre, vise à récupérer toute
une frange de la population qui souhaite des mesures moins radicales sans pour
autant être associée à une opposition à la société
de droit et justice, reléguant le Parti Québécois sur le banc arrière pour
longtemps et garantissant un support inopiné
à l'élaboration des politiques libérales. Ce qu’ils n’obtiennent pas avec un
parti, ils l’obtiennent avec deux. Ce n’est
pas la première fois que ça se produit au Québec. Duplessis imposa la loi du
cadenas en 1937, qui fermait arbitrairement tout ce qui avait l’air trop bolchevique.
Elle fut déclarée inconstitutionnelle en 1957 par la Cour Suprême du Canada. 20
ans, durant laquelle elle fut abusive et occasionna beaucoup de malheur. Un
processus d’abus temporaire comme le sera la loi 78. Ce ne sont pas des lois, mais
un dispositif permettant la mise en place de mesures d’exception à longue
portée. Alors que
la violence et les manifestations vont atteindre des sommets, les caméras des
médias ne rouleront pas à l'avantage des manifestants, ni plus que les éditorialistes
ou les commanditaires. Chaque épisode de violence deviendra à la fois un
prétexte à resserrer encore plus les libertés et un appel à l’opinion publique
en support à la répression. Les Libéraux feront tout pour associer le Parti
Québécois au marasme qui secoue le Québec. Quelque part aux alentours d’octobre
2012 le gouvernement va lancer des élections pour la fin novembre. À une
quinzaine de jours des élections, un évènement particulièrement insécurisant
pour les populations comme une mort d’homme, ou une bombe, ou un appel à
l’armée Canadienne, ou des actions militaires, ou une importante crise
financière, sera propulsé sous les projecteurs, occasionnant une charge émotive
telle qu’elle sera le moment ou le gouvernement libéral lancera une élection à
très courte échéance. Mais il
faudra se l’avouer, les causes à controverse ne manquent plus au Québec. Depuis
près de 10 ans maintenant que les Libéraux sont au pouvoir, ils ont eu le temps
d’en semer une longue trace et ainsi de se préparer un siège au chaud pour nombres
d’élections à venir. Quel que
soit votre pays, je vous suggère de porter une attention à ce stratagème
électoral et son application dans votre propre pays. Il est connu depuis fort longtemps. Analysé
méthodiquement, il permet de connaître la nature et l’appartenance des
individus qui nous gouvernent. Qu’un
groupe d’individus puissants aient décidés d’allier leurs efforts au maintien
de leurs privilèges et dans la réalisation d’objectifs communs destinés à en
retirer profit, est un crime de pouvoir qui n’a rien d’extravagant, dès que
l’histoire peut prendre un peu de recul, il est possible de retrouver la
signature de ces satrapes partout. Establishment : Ensemble des gens puissants en place, attachés à leurs privilèges
et au maintien de l’ordre établi. Qu’ils le
fassent au prix de notre paix sociale est un crime horrible! Hurlons
haut et fort, et réclamons la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Ils
n’ont pas le droit de nous faire ça! Diffusez
largement. À l’automne, plus rien ne sera facile. Ne laissez pas les langues
nous diviser, si vous pouvez traduire, faites le! Mon nom
est Pierre de Châtillon et nous sommes le premier juin 2012. Faites bien
attention, car à partir de maintenant, tout ce que vous direz pourra être
retenu contre vous. www.incapabledesetaire.com |